David Monsoh porte plainte contre le rappeur Himra

Le monde du showbiz ivoirien est en ébullition. Le célèbre producteur David Monsoh, figure incontournable de l’industrie musicale africaine, a déposé une plainte pour diffamation publique contre le rappeur Himra.
La procédure, introduite par ses avocats auprès du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan-Plateau, fait suite à des paroles jugées offensantes dans un titre récemment publié par l’artiste.

Au cœur de la controverse : le morceau « Yorobo Drill Acte 4 », dévoilé le 7 novembre dernier par Himra.
Dans une punchline devenue virale, le rappeur lâche :
« Ah bon ! Moi, je suis p.dey ? Demande à David Monsoh, dès qu’il m’a envoyé “Coucou”, je l’ai bloqué. »
Pour le camp Monsoh, cette phrase dépasse le cadre du clash musical.
Les avocats du producteur y voient une insinuation malveillante portant atteinte à sa dignité, à sa vie privée et à sa réputation. Ils estiment que les propos du rappeur constituent une diffamation publique en suggérant une orientation sexuelle présumée, un sujet particulièrement sensible dans la société ivoirienne.

Connu pour avoir accompagné les carrières de Fally Ipupa, Ferre Gola, Héritier Wata ou encore Gally, David Monsoh a bâti une image de professionnel respecté du showbiz africain.
Ses avocats dénoncent aujourd’hui une « atteinte grave » à son image sociale et professionnelle, estimant que de tels propos, diffusés publiquement, portent atteinte à son honneur et à sa crédibilité.
Pour eux, il ne s’agit pas d’un simple « clash artistique » ou d’une provocation humoristique, mais bien d’une attaque personnelle reposant sur une allégation fausse et préjudiciable.

Loin de chercher à faire incarcérer Himra, le producteur souhaite, selon ses proches, rappeler les limites de la liberté d’expression dans l’espace public et artistique.
Cette plainte se veut avant tout symbolique : elle vise à défendre son honneur et à alerter les artistes sur leurs responsabilités face à leurs paroles.
Dans un milieu où les « punchlines » servent souvent d’armes pour marquer les esprits, David Monsoh entend poser un principe : la créativité n’autorise pas la diffamation.

L’affaire relance un débat fondamental : jusqu’où un artiste peut-il aller au nom de la liberté d’expression ?
Si le rap est par essence un espace de provocation et de vérité crue, la loi ivoirienne encadre strictement les propos portant atteinte à l’honneur ou à la réputation d’autrui.
