Halima Gadji brise le silence : santé mentale, harcèlement et reconstruction
Révélée par son rôle marquant dans Maîtresse d’un homme marié, Halima Gadji n’est pas qu’une actrice talentueuse. Derrière l’icône, une femme blessée, combattante et désormais engagée dans un combat crucial : celui de la santé mentale. De ses luttes silencieuses à sa renaissance artistique, elle se confie sans détour.
Halima Gadji a marqué toute une génération par son interprétation du personnage de Marème Dial dans la série à succès Maîtresse d’un homme marié. Sa prestance, son charisme et son jeu juste ont rapidement fait d’elle l’une des actrices les plus populaires d’Afrique francophone. Mais derrière cette image forte, Halima vivait un autre scénario, beaucoup plus douloureux.
Dans des interviews et publications poignantes, l’actrice a révélé avoir souffert de dépression sévère, de troubles mentaux, et même de pensées suicidaires. Ces maux, apparus dès l’enfance, ont été alimentés par des traumatismes personnels et la pression médiatique.
« J’ai fait plusieurs dépressions. J’ai même été internée en hôpital psychiatrique. »
Ce témoignage rare a permis de mettre en lumière un tabou encore tenace en Afrique : la santé mentale. Halima a choisi de transformer sa douleur en force, en en parlant ouvertement.
Comme de nombreuses figures publiques, Halima n’a pas échappé au harcèlement en ligne ni aux critiques constantes sur son apparence, ses choix de vie ou ses prises de parole.
Face à cette pression, elle a quitté le Sénégal pour s’installer à Abidjan, en quête d’un environnement plus sain.
« J’ai quitté par dépit. À Abidjan, j’ai moins de stress. »
Loin du tumulte sénégalais, Halima Gadji reconstruit sa vie. Elle a rejoint une production ivoirienne-sud-africaine, Anzul, où elle évolue comme actrice, mais aussi consultante. Elle y développe notamment un projet documentaire baptisé “My Truth”, dans lequel elle revient sur son parcours, sans filtre.
Elle a également fait son retour à l’écran dans la série Le futur est à nous, diffusée sur Canal+ Pop.
En brisant le silence, Halima Gadji devient bien plus qu’une actrice : une voix courageuse pour celles et ceux qui souffrent en silence. Elle milite désormais pour une meilleure prise en compte des maladies mentales en Afrique, un sujet trop souvent ignoré ou stigmatisé.
Récemment, Halima a adressé un message fort à ses détracteurs sur les réseaux sociaux :
« Fermez-la un peu sur ma vie. »
Une manière directe mais assumée de rappeler qu’elle reste maître de son récit, de ses blessures… et de sa guérison.
Halima Gadji ne se cache plus. Elle s’impose aujourd’hui comme une femme libre, résiliente, prête à transformer ses épreuves en moteur de changement. En brisant les tabous, elle donne une voix à ceux que la société préfère souvent ignorer. Une actrice, une battante, une femme vraie.